La Goélette à Penne d'Agenais
"Il y a pire que l'échec, le sentiment d'être en échec. Ce sentiment empêche l'action, et réduit à néant l'audace nécessaire pour tenter l'aventure de la parole."

Ce sentiment est une double peine pour qui en souffre.
Premièrement par le fait que l'individu en sentiment d'échec se dévalorise avant même de proposer, et donc finit par s'exprimer de manière à correspondre à cette image dont il est prisonnier.
Deuxièmement parce qu'il a la certitude (consciente ou inconsciente) du fait qu'il pourrait se montrer à sa vraie valeur, mais qu'il a fini par se complaire dans ce fonctionnement de victime. Il culpabilise de ne pas se sentir capable de fournir cet effort, ce qui est en soi un deuxième échec.

Avant d'en arriver là, que s'est-il passé?
Tout individu normalement constitué envisage avec une certaine appréhension la prise de parole en public. C'est un réflexe animal et primaire, qui rejoint la peur d'être dévoré. En fonction de la manière dont se déroulent les premières expériences (souvent dans les petites sections de l'école maternelle puis primaire, mais aussi en famille ou lors des activités de groupe), l'enfant va prendre plus ou moins de plaisir à se retrouver sous le regard de ses pairs pour déclamer un texte ou donner des réponses ou faire un exposé personnel.
Avec le temps, ce qui était une réaction naturelle de peur se transforme soit pour laisser la place à de l'assurance (la confiance en soi), soit pour demeurer vivant sous forme de léger vertige face à l'inconnu (ce que certains appellent le trac nécessaire avant le lever de rideau), soit pour se métamorphoser progressivement en une détestation réelle de se retrouver dans une situation qui renvoie à des échecs vécus (réels ou imaginés). Ce stress-là est négatif, et il faut un travail d'accompagnement pour que l'individu s'en libère.
Heureusement, dans la plupart des occasions, la peur originelle s'est atténuée en une gêne inhibitrice sans gravité, mais qui empêche la progression, notamment en milieu scolaire et chez les adolescents et jeunes adultes.

Un travail sur la prise de parole peut permettre à chacun de progresser dans la voie qui lui conviendra le mieux en fonction de son degré de confiance.