La Goélette à Penne d'Agenais
"Il m'apparaît de plus en plus clairement que la prise de parole est une invitation au voyage. Encore faut-il laisser la porte ouverte, à soi et à l'autre".

Trop souvent encore, malgré les apports d'innombrables linguistes, la prise de parole s'apparente à un acte volontariste à sens unique, dans lequel l'émetteur envoie des sons et le récepteur (ou le groupe) les reçoit. Ce faisant, ce même émetteur à tendance soit à ignorer la personnalité du récepteur, soit à en craindre les jugements et impressions non verbalisées.

L'approche proposée par Fausto Olivares est basée sur la prise de conscience et l'appréhension du fait que la prise de parole est une mise en action du corps dans un voyage à multiples sens :
  1. un voyage mental intérieur, qui permet de relier les informations données aux  bagages de la connaissance accumulée
  2. un voyage physique intime, qui alimente le discours avec l'essence de l'identité et du vécu, des peurs et des satisfactions
  3. un voyage extérieur avec l'autre, dans lequel les sons prononcés sont une invitation à suivre l'émetteur dans les méandres de sa logique
  4. un voyage à deux avec l'autre, trajet pendant lequel on tient littéralement la main du récepteur, certes pour le guider, mais surtout pour ressentir sa disposition à nous accompagner.
L'apprentissage de ce processus nécessite d'être accompagné, car c'est dans un jeu de miroir dynamique que "l'élève" peut lâcher prise sur soi et sur son action.

Cette approche du travail de l'oralité ne convient pas aux personnes qui souhaitent devenir capables d'imposer un discours. Elle s'addresse à celles qui voient dans la prise de parole un moyen d'échanger avec d'autres individus, quel que soit le degré hiérarchique qui le lie.